On n’en parle pas souvent, mais pour certaines femmes, la maternité ne rime ni avec épanouissement, ni avec affection naturelle. Derrière une façade de normalité, des blessures profondes, parfois invisibles, peuvent rendre le rôle maternel extrêmement difficile à assumer. Quels sont ces traits de personnalité qui rendent la relation mère-enfant si complexe ? Et comment les enfants, une fois adultes, peuvent-ils s’en libérer ?
Quand l’amour semble absent : la distance émotionnelle
Avez-vous déjà ressenti une solitude intense, même en présence d’un parent ? C’est le sentiment qu’évoquent de nombreux adultes ayant grandi auprès d’une mère émotionnellement absente. Ce type de relation crée un flou douloureux : « Si je ne me suis pas sentie aimée, est-ce que je méritais de l’être ? »
Ces mères ont souvent du mal à reconnaître ou à accueillir les émotions de leur enfant. Elles peuvent minimiser une tristesse, ignorer une demande ou critiquer une réaction. Résultat : une estime de soi fragile, et une difficulté à s’ouvrir, même à l’âge adulte. Cette distance masque souvent une lutte intérieure face à leurs propres émotions. Incapables de les comprendre ou de les exprimer, elles se retrouvent démunies pour accompagner celles de leurs enfants.
La critique comme mode de communication

Grandir avec une mère toujours insatisfaite, c’est vivre dans une logique de performance permanente. Chaque erreur est soulignée, chaque réussite banalisée. Ce climat crée une pression constante, nourrissant perfectionnisme, anxiété et sentiment d’infériorité.
Selon certaines études, ce schéma éducatif rigide est souvent le reflet d’un besoin de contrôle ou d’une insécurité personnelle. La psychologue clinicienne française Isabelle Filliozat, spécialiste des relations parent-enfant, explique que ces mères « cherchent à se protéger d’un monde intérieur chaotique en imposant une rigueur excessive à leurs enfants, sans toujours en avoir conscience ». Ces mères ne cherchent pas à blesser, mais à maintenir un semblant de stabilité émotionnelle dans un monde qu’elles perçoivent comme instable. Le problème ? Leurs enfants, eux, doivent apprendre à composer avec cette exigence permanente, souvent au détriment de leur authenticité.
